Le Voyage des Muses : une poétique des transferts culturels

Publié le 14 juin 2018 Mis à jour le 14 juin 2018
le 21 juin 2018
Jeudi 21 juin 2018 de 9h30 à 16h30
 

Université Toulouse Jean Jaurès
salle E 411, Maison de la recherche

Journée d'étude

Journée d'étude organisée par Christophe Imbert et Delphine Rumeau.

Depuis le temps que Virgile les ramenait des monts d’Aonie, les Muses ont connu bien des voyages.
Quittant le théâtre de mémoire ou l’atelier allégorique, elles se sont prêtées de bonne grâce à figurer ces transferts culturels qui ont façonné les grands moments de la littérature occidentale : translatio musarum de l’Antique au Moderne, et de l’Italie vers l’Europe, dans la poésie des Humanistes (Pétrarque, Rodolphe Agricola, Salmon Macrin, Pontano, Leland, Ronsard…) ; voyage transatlantique autorisant l’essor exotique des littératures d’Amérique (du Brésil baroque aux États-Unis en genèse) ; déplacement d’enjeux, persistance de mémoire, à travers les craquements des temps, en divers lieux encore de la poésie moderne… Des textes néo-latins des renaissants au seuil du XXIe siècle, ce sont tous les domaines linguistiques de l’Europe et du Nouveau Monde qui sont ici convoqués.
En même temps, la figuration des transferts culturels, enjeu d’histoire de la pensée et des modèles collectifs, demande et investit une poétique dont il faudra tenter d’ébaucher les contours, de décrire les recours, les continuités, les ruptures, à travers temps et espaces concernés : construction allégorique de la figure de la Muse, parenté avec d’autres imagines agentes, création d’un théâtre et variation des scénarios, puissance de l’allusion culturelle produite par l’effet de la Muse, jeu de contraste entre l’éternelle et l’horizon fuyant où elle réapparaît…
De fait, en même temps que la Muse transfère l’autorité, l’artifice du recours poétique désigne une distance où s’infiltre le jeu, voire l’ironie : étrangement post-modernes, la muse de Whitman dans sa cuisine américaine, et déjà, en guenilles, celle de Pétrarque si fatiguée après la traversée des Alpes.
Suivant cette double entrée – le transfert culturel, le jeu de la figuration poétique – et dans le vaste champ que nous venons d’ouvrir, il nous reste donc à suivre la trace de ces errantes…


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